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Crash course en (macro)économie

Voici un échange d'emails avec un amis informaticien (Daniel) ayant travaillé 18 ans dans le monde de la finance (en suisse). Il n'est pas économiste, simplement qqun cherchant à comprendre comment fonctionne l'économie et la finance. Ses opinions sont les siennes, que le rédacteur (Philippe) de ce site partage pour la plupart, ce en étant un béotien complet sur ces sujets.

Philippe: Ne serions-nous pas à nouveau dans une bulle spéculative avec twitter valant 44 milliards et VMware 61 milliards (de US$)?

Daniel: Si, cela fait un moment que l'on rejoue le boum des dot-com (mars 2000). Ce genre de situation dangereuse se détecte lorsque des sociétés, ne faisant pas de profit, ont d'énormes capitalisations boursières et que l'on avance des PER (Price Earning Ratio) atteignant des sommets. Or, il y a quelques temps, j'ai détecté que l'on ne publie plus les PER quotidien des sociétés, mais une moyenne mobile (12 mois) de de celle-ci. Cela indique clairement que l'on ne veut pas que les gens se rendent compte qu'il y a une bulle et que l'on cherche à attirer les "petites mains" dans le marché, afin que les gros puissent prendre leurs profits juste avant que ces dernières se prennent le bouillon.

Depuis son plus haut de novembre 2021, le NASDAQ s'est déjà pris 27% dans les dents... Les banques centrales (FED & BCE) ayant imprimé de l'argent comme des malades depuis des années, cette masse d'argent artificielle est arrivé directement dans les marchés boursiers. Il va bien falloir absorber cette bulle de liquidité d'une manière ou d'une autre... La fin des QE (Quantitative Easing) de la FED et la BCE a marqué la fin de la récréation dans les marchés boursiers... La hausse des taux va leur filer un dernier coup sur la tête :-)

Depuis 2013 (date de l'entrée en bourse), Twitter n'a jamais fait de profit sauf en 2018 et 2019. Le reste du temps ils ont perdu de l'argent et continuent à en perdre. Le PER de Twitter est négatif depuis des années (~200 entre 2017 et fin 2021). Jusqu'à la fin des années 90, les valeurs de rachat d'une société représentait ~3 fois son chiffre d'affaire. Mais depuis la folie des dot-com, il est devenu courant de voir que des entreprises soient rachetées avec des ratios... disons... assez incompréhensible. Les "market cap" des entreprises n'ont plus beaucoup de sens et nous sommes en train de regarder un gigantesque château de carte. On est un peu dans la situation du "coyotte" (meep-meep) qui continue à courir après avoir dépassé le bord de la falaise... jusqu'au moment où il se rend compte qu'il cours au-dessus du vide... :-)

Les injections de liquidité ont commencé après la crise des subprime et la faillite de Lehmann Brothers. Cette crise et cette faillite ont engendré un début de récession que la FED a décidé de combattre en voulant faire repartir l'économie. Le problème est que ce genre d'attitude est fortement biaisé par des croyance basées sur des amalgames et et des visions partisanes. Donc... on reprend les vieilles idées qui ne fonctionnent pas mais, cette fois, en mettant le paquet. C'est-à-dire que la FED a repris les idées de Keynes (John Maynard Keynes), qui consistent à croire qu'en injectant des liquidités dans le marché l'emploi et le reste suivra. Or, nous ne sommes plus en 1930 et le néo-libéralisme est passé par là. On sait que ça ne fonctionne pas (Japon depuis les années 90), mais on fait comme si on n'en savait rien et on y va de plus belle. Donc, la FED a injecté 30 à 50 milliards de dollars dans les marché en faisant fonctionner la planche à billet. La FED a commencé a racheter des MBS (sorte d'agrégat de prêts que l'on groupe dans un produit "vendable") pour 650 milliards de USD, et a finalement détenu 1'750 milliards de ces produits (ainsi que des bons du trésor) en mars 2009; puis 2'100 milliards en juin 2010. Les achats se sont arrêté car la FED estimait que l'économie repartait... puis comme l'économie ne repartait pas comme prévu, la FED a décidé de maintenir le niveau d'investissement à un peu plus de 2'000 milliards et a décidé d'acheter des bons du trésor (d'échéances de 2 à 10 ans) US chaque mois à hauteur de 30 milliards. Puis en novembre 2010, la FED a décidé d'acheter encore pour 600 milliards de dette gouvernementale (Treasury securities). Finalement, en septembre 2012, la FED a décidé de continuer ses achats de MBS à hauteur de 40 milliards par mois. Et... comme ça ne suffisait, semble-t-il pas, la FED a décidé de ramener les taux cours à zéro (une banque centrale n'a pas les moyens d'agir directement sur les taux longs); ceci au moins jusqu'en juin 2015 (objectif initial). Et en décembre 2012, la FED a annoncé qu'elle augmentait ses achats de 40 à 85 milliards par mois... Le président de la FED (Ben Bernanke) annonça alors que le programme d'achat serait progressivement réduit, que les taux d'intérêts seraient remontés progressivement, que l'inflation était bien dans les clous et que le chômage se résorbait. EN gros, il disait "Ça va mieux on va arrêter les médocs progressivement". Ô Tabernacle... les marchés ont commencé leur petit numéro de Calimero (baisse du DowJones, etc.)... et... rétropédalage de Bernanke après trois jours en disant "OK, on continue". Le programme d'achat de la FED s'est terminé fin octobre 2014 après avoir accumulé 4'500 milliards de ces rachats.

En réponse à la situation liée au COVID, la FED a recommencé ses rachats pour y ajouter 2'000 milliards entre mars et mi 2020.

Qu'a fait l'Europe pendant ce temps ?

L'EU a commencé le même mécanisme mais de manière décalée et en y incorporant aussi les obligations de certaines entreprises après 2016. L'EU à fait des achats directes pour pratiquement 2'000 milliards d'Euros et a aussi acheté des obligations d'états (EUR) pour 60 milliards par mois, puis 80, puis redescendu à 20.

Certains autres pays, en-dehors des zones USD et EUR, se sont lancés dans différents programmes, mais a moindre échelle.

Le problème de cette injection de liquidité est complexe et a des conséquence à long terme. En gros, les deux plus grosses monnaies dans le monde on "créé" de l'argent... simplement en le décident. Normalement, une monnaie représente une capacité économique (très grossièrement dit). C'est à dire qu'il y a un lien entre la masse monétaire en circulation et le PIB d'un pays... Or, ici, le PIB ne changeait quasi pas (je schématise), mais la masse monétaire augmentait (M3). Or une monnaie s'exprime toujours par rapport à une autre. C'est une simple règle de trois... Si tu augmentes la masse de ta monnaie en circulation sans augmenter ton PIB... tu dévalues ta monnaies ! Autrefois, les monnaies avait un équivalent en or. Càd que les banques centrales conservait une masse d'or qui correspondait à la masse de monnaie en circulation. Les accords de Brenton Wood on régit cette règle entre les états signataires jusqu'en 1971 où les USA ont décidé de ne plus lier le USD à la quantité d'or qu'ils possédaient. C'était juste un moyen de nous refaire le coup des "assignats"; c'était le début de la fabrication de l'argent virtuel.

Or, dans le cas de la Suisse, on a un problème avec les USA et l'Europe. Les USA et l'Europe font continuellement des déficits (budget) alors que la Suisse aligne les profits... ceci depuis plus de 20 ans. Ce qui fait que l'élastique se tend entre le CHF et le USD/EUR. Comment faire pour éviter que le CHF n'explose à la hausse ? D'abord on achète des devises USD et EUR en masse (actuellement ~800 milliards) et ensuite on met des taux négatifs pour décourager les gens de convertir leur argent en CHF. C'est bien en théorie, mais c'est très dangereux à long terme. Donc, la Suisse, plutôt que de faire fonctionner la planche à billet comme les US et l'Europe, a choisit d'acheter des USD et EUR, tout en ayant des taux négatifs (pour éviter l'inflation)... Ça gène les ricains...

At the beginning of 2013, the Swiss National Bank had the largest balance sheet relative to the size of its economy. It was responsible for, at close to 100% of Switzerland's national output. A total of 12% of its reserves were in foreign equities. By contrast, the US Federal Reserve's holdings equalled about 20% of US GDP, while the European Central Bank's assets were worth 30% of GDP.[79]

The SNB's balance sheet has increased massively due to its QE programme, to the extent that in December 2020, the US treasury accused Switzerland of being a "currency manipulator". The US administration recommended Switzerland to increase the retirement age for Swiss workers to reduce saving assets by the Swiss Social Security administration, in order to boost domestic demand and reduce the necessity to maintain QE to stabilize the parity between the dollar and the Swiss franc.

Génial ! Le fait est que UBS et le CS sont de très très gros acteurs dans le domaine du Forex (Foreign Exchange Currencies) et qu'ils sont donc dépendant du fait qu'ils manipulent des USD. Donc, le doigt sur la couture du pantalon...

Maintenant, le problème de tout le monde est que l'inflation est de retour et que l'on n'a plus une seule cartouche à tirer... on a déjà vidé le barillet en mettant des taux à zéro ou négatif et la Suisse atteint des sommets de réserves de change qui commencent à faire tiquer les ricains... En gros... On n'a plus aucun moyen d'action !

Les entreprises ont massivement emprunté de l'argent pour, soit racheter leurs propres actions, soit investir dans des trucs très spéculatifs. Si on remonte les taux pour juguler l'inflation, on a un gros problème avec la trésorerie des sociétés... et on va donc faire s'écrouler les profits... et dons les marchés. Ce qui aura des conséquence majeures sur les fonds de pension (2ème pilier en Suisse !), donc les retraites... donc le pouvoir d'achat... donc l'économie, etc. L'inflation est là et ne s'en ira pas toute seule... On a tapé sur les travailleurs pendant 20 ans et maintenant il faut passer à la caisse. Bref, le système ultra-libéral s'est piégé lui-même et essaie de s'en sortir sans passer à la caisse... Y'a pas le choix, quoi que prétendent les économistes que l'on invite sur les plateaux de TV (les autres sceptiques ne sont pas invités).

Philippe: A propos des gros épargnants professionnels contre les petits?

Daniel: Oui, c'est un des effets pervers du QE... les riches s'enrichissent et les pauvres s'appauvrissent ! L'argent du QE n'a pas été utilisé pour investir dans des outils de production, de la recherche ou du développement, non... cela a été utilisé pour spéculer depuis plus de 10 ans. Il suffit de voir la courbe des marchés (DowJones) pour voir l'inflexion drastique depuis le début du QE. C'est un gigantesque château de carte et ce sont les plus pauvres qui paieront le plus... L'ultra-libéralisme n'est pas le capitalisme, car ce dernier présuppose de réinvestir les gains dans l'outil de production. Alors que l'ultra-libéralisme est la captation des richesses par les plus riches, au détriment de tous les autres.

Philippe: Et la crise du covid va être en grosse partie payée/absorbée par le petit épargnant?

Daniel: Intégralement... Surtout aux US où il n'y a quasi aucune couverture sociale. En Europe, les états vont ponctionner la classe moyenne pour donner aux pauvres... tout en continuant à permettre aux ultra-riches de pratiquer l'évasion fiscale de manière légale.

Philippe: Quid de la planche à billet des USA, la consommation des américains de denrées chinoises, et l'achat chinois des bons du trésor américain. j'ai retenu ces trois notions, mais en surface, sans être capable d'expliquer le lien entre ces 3 choses.

Daniel: La planche à billet... l'argent n'existant pas. C'est comme si, lorsque tu joue au Monopoly, tu n'as soudain plus d'argent et que tu décides d'acheter une deuxième boîte et d'y prendre les billets pour continuer à jouer. Personne n'a le droit de faire ça, d'aucune manière que ce soit ! Sauf... les états qui ne s'en privent pas. Mais ça ne date pas d'aujourd'hui... Ce sont les états qui sont les plus gros faux-monnayeurs ! Les pièces on or ou en argent étaient en fait des alliages de plus en plus pauvres avec le temps. Ce qui explique que les gens mordaient dans les pièces d'or. L'or, en 24 carats, est très malléable... en mordant dans une telle pièce on laisse une trace... En y rajoutant du cuivre, on durcit la pièce et elle n'est plus marquée lorsqu'on la mord ! Ceci était connu et Philippe Lebel a ouvertement dévalué ainsi sa monnaie au 13ème siècle; même avant son hold-up manqué sur l'ordre du Temple.

Donc, les US impriment de la monnaie... Mais il y a quand même une nécessité de contrepartie. Régulièrement, les gouvernements (tous) lancent des emprunts sur les marchés. Ceci se fait sous la forme de contrats d'achat à terme, où l'on fixe l'échéance, le taux pratiqué et la fréquence de paiement des intérêts. Ceci s'appelle des "obligations" (bonds en anglais) et plus précisément des obligations d'états (par opposition aux obligations d'entreprises qui sont privées). Il faut donc que quelqu'un accepte d'acheter ses obligations. Pour les rendre attractifs, on monte les taux de rémunération... Plus le taux est élevé, plus la rémunération est importante. Or, si personne ne veut prêter à un état, celui-ci va monter ses taux pour rendre cet investissement attractif, mais l’emprunteur va donc devoir payer régulièrement des sommes plus élevées. Si le PIB d'un pays est inférieur à tous les autres, la monnaie se dévalue. Il faut donc un taux plus attractif que les autres pour que quelqu'un accepte de me prêter de l'argent... Mais ça me coûtera plus cher. C'est une spirale infernale et c'est ce qui explique qu'il est très difficile d'en sortir une fois que l'on est dedans. C'est la raison pour laquelle on voit des taux de 10-15% pour des pays en difficulté car le prêteur prend un risque de na pas être remboursé (Grèce, Portugal, etc.). Le problème est exacerbé lorsqu'il y a de l'inflation, et certains pays tombent alors dans ce que l'on appelle l'hyper-inflation... Comme en Allemagne en 1929 ou l'Argentine dans les années 80. Si un pays ne rembourse pas sa/ses dettes, il est déclaré en défaut de paiement et il devient impossible pour lui d’emprunter de l'argent (crise financière Russe 1998)

USA - Chine... ! Les USA, ayant formés des MBAs dans leurs écoles de crétins (Harvard, Stanford, Chicago, etc.), à qui on a appris qu'il faut se débarrasser du secteur secondaire pour ne faire que du tertiaire qui rapporte plus, sont allé mettre toutes leurs productions en Chine et autres pays asiatique (+ pays latinos). Le problème est que cela crée un déséquilibre colossal. En effet, vous importer des produits manufacturés (secteur secondaire), mais les ouvriers de ces pays ne vont pas vous acheter vos "services" (secteur tertiaire) car ils n'en ont pas les moyens ! Ce qui fait que le déficit de la balance commerciale entre les US et la Chine ne fait qu'augmenter ! Ceci, même si le revenu moyen des Chinois augmente et leur permettrait d'acheter des services US... Or, les Chinois délivrent aussi ces services eux-même... Le chinois sont donc condamnés à acheter le déficit commercial US pour pouvoir continuer à vendre leurs produits aux ricains. Mais... il faut être attentif à ce qui se passe depuis un peu plus de 10 ans dans le reste du monde. Les Chinois investissent en Afrique, en Amérique du Sud et dans l'Asie-Pacifique... Ils font des accords, prêtent de l'argent pour construire des infrastructures, financent des institutions, des formations, etc. Rendant ces pays très liés (parfois dépendants) à la Chine. Ce n'est ni plus n'y moins que le développement de débouchés pour leurs produits (c'est du marketing). En diversifiant leurs débouchés, les Chinois tendent à minimiser la part dépendante du marché US. Je crois que les ricains sont très stupides et ne voient pas (du moins les administrations) ce qui est en train d'arriver... Un jour, les Chinois vont acheter moins de bons du trésor US... Ce qui aura pour effet de durcir les sanctions des produits Chinois importés aux US, ou de les interdire (Huawei, Tencent). Depuis Donald Trump, les Chinois ont compris la leçon et prépare lentement mais sûrement leur réponse. Ça va faire très très très mal... Les Chinois fabriquent de plus en plus de choses qu'il leur est difficile d'importer des US. Ils ont donc compris qu'ils devaient se passer des technologies US et les fabriquer eux-même. Un bon exemple est les sommes colossales investies dans la fabrication des semi-conducteurs. Bien sûr ils ont de grosses difficultés en ce moment, mais ils s'améliorent très vite.

Dans le même temps, les US ont décidé de "couler" la Russie... Très très grave erreur ayant de multiples conséquences néfastes à moyen et long terme pour les ricains. Le pétrole et le gaz Russe ? La Russie est en train (à commencé depuis un moment) à développer d'autres débouchés (Chine, Inde, Brésil, Afrique, etc.)... pas grave, ça représente pratiquement les 3/4 de la population mondiale... Les sanctions US/EUR n'ont que très peu d'effet sur la Russie et en tout cas pas sur sa monnaie (bien au contraire). Cela plombe gravement les Européens qui jouent à la carpette et aux caniches des ricains. Cela pousse surtout à la dédollarisation du monde... Et c'est ce qui va détruite les US... Le USD est LA monnaie de référence et c'est ce qui permet aux US de financer leur déficit maintenant abyssal (depuis 1945) par le reste du monde. La fin de cette hégémonie est proche... Les Saoudiens vendent déjà leur pétrole en Yuan (ou en rouble), et les Russes se font payer en or, puisqu'il n'y a pas assez de roubles sur le marché. La Russie ayant fixé le taux de change rouble/or pour ceux qui veulent/doivent les payer en rouble. Vous saisissez l'ironie de la situation lorsque les Européens prétendent se passer du gaz et pétrole Russe :-) Sans oublier que le clown Ukrainien fait le tour des popotes Européennes pour donner des leçons et dire de cesser d'acheter du pétrole et du gaz aux Russes, alors que l'Ukraine continue à acheter le pétrole et le gaz Russe au même rythme qu'avant la guerre... et en le payant en rouble.

Tout ceci augmente massivement le déficit des Européens qui se tire à la mitrailleuse lourde dans le pied. Et, naturellement, l'inflation explose... Cette inflation étant la conséquence directe du jeu de Monopoly avec LES différents QE, couplé à la crise de la rupture des chaînes d’approvisionnement lors de la crise du COVID et maintenant cette guerre fomentée depuis 25 ans en sous-main par les ricains.

Mais, ce n'est pas tout... Il y a pire que le pétrole et le gaz et Poutine est mort de rire devant la bêtise des Européens. Il y a encore le blé, dont la Russie et l'Ukraine représente 30% des exportations mondiales; et entièrement contrôlées par la Russie en ce moment. Poutine dit "Vous voulez que je restaure les exportations de blé ? Enlever les sanctions !". Le problème est que la Russie a assez de gaz, de pétrole, de blé, etc. Mais pas les Européens... Les sanctions Européennes (cela n'affecte pas les US) engendre une inflation des cours du pétrole et du gaz, ainsi qu'une inflation du blé et de l'huile de tournesol. Les Européens ont besoins de ces matières, mais ont décidé de s'auto-imposer des sanctions et des restrictions... c'est ubuesque de stupidité ! Donc, grosse inflation dans les domaines de l'énergie du blé et d'autres choses encore. Cette inflation là ne disparaîtra pas sans enlever les sanctions. L'inflation dans l'énergie va avoir un effet très important sur tout ce qui est transporté par camion ou bateau... Donc, sur absolument tout. Ce renchérissement des coûts du transport va se produire en retard mais va faire hyper mal en Europe et aux US. Les fruits, les légumes, etc. rien n'échappera à cette vague d'inflation qui est loin d'avoir déployer tous ces effets. Seules une récession majeur nous sortira de là, mais je crains les conséquences et les réactions en Europe !

ET ce n'est encore pas tout... Il y a le titane, l’aluminium et le nickel... Tout ce qui est massivement utilisé par l'industrie automobile Européenne (entra autre). Personne n'en a encore parler car si l'Europe décidait de ce genre d'embargo, ça reviendrait à dire à toute l'Europe de rester chez soit et de ne pas aller travailler.

Donc, la Russie engrange 25 milliards de EUR/USD par mois avec son pétrole et son gaz (ça a même augmenter depuis le début de la guerre ce qui en dit long sur les effets des sanctions), et je ne sais encore combien de milliards avec le reste. On serait mort de rire si ça n'impactait pas les citoyens Européens de base, alors que tous ceux qui ont pris les décisions (et continuent à vendre des armes à l'Ukraine) sont bien à l'abri.

Autre conséquence, on a poussé les Russes dans les bras de la Chine (et inversement !) et les Chinois nous prépare un trucs pas mal... Croissance du Yuan, influence grandissante dans le reste du monde (avec l'aide des Russes), déplacement du contrôle du flux des marchandises vers l'Asie et opposition de plus en plus ouverte à l'hégémonie US dans le mode. Nul doute que d'ci quelques années, Taïwan subira le même sort que Hong-Kong ! Et n'oubliez pas que le plus gros producteur de puces de haute technologie viens de TSMC... à Taïwan.

La récente stratégie "zéro Covid" de la Chine est probablement un premier avertissement de la Chine au monde Occidental. Cette stratégie n'a aucune justification scientifique... mais elle permet de masquer une nouvelle rupture dans les chaînes d’approvisionnement de l'Occident. C'est un moyen d'amplifier les difficultés aux US en rendant l'inflation forte et incontournable, afin d'affaiblir toute la machine économique US (en provoquant une récession) et d'affecter le budget de son armée et ses capacités à réagir. La chine commence à avoir un gros marché intérieur, ce qui a longtemps fait la force et assuré la résilience des US. La Chine commence à se sentir assez forte pour agir sur le plan international et économique. Les US ne peuvent mener une guerre sur deux fronts à la fois... ET c'est là qu'est le danger. Les ricains se trouvent à affronter deux puissances qui ont décidé de coopérer... Ce n'est vraiment pas intelligent.

La Suisse peut ranger ses idées de discussion des droits de l'homme avec la Chine. Ils s'en foutent comme les Russes... Et comme on a choisit le clans des imbéciles, il y a peu de chance que la Chine continue à nous écouter; et je dirais même que l'on a conforté la Chine et la Russie dans leurs pratiques !

Philippe: Pourquoi des taux négatifs?

Daniel: Les taux négatifs sont destinés à rendre non attractif de posséder des francs Suisses. Tu veux acheter des francs Suisses et les déposer dans une banque (l'argent physique dans ce cas n'existe pas) ? Pas de problème... ça va te coûter ! En fait (virtuellement) tu achètes des obligation de la confédération, mais au lieu de toucher des intérêts, tu dois payer pour avoir ces obligations. Normalement, seul un idiot irait payer pour prêter de l'argent. Sauf que... si tu viens d'un pays dont la monnaie perd de sa valeur tout le temps et à grande vitesse, il se peut que tu perdes moins en payant pour avoir des francs Suisse. C'est ce qui se passe ! Le CHF ne cesse de se renforcer chaque jour et la BNS lutte en achetant les monnaies d'où viennent les acheteurs (USD & EUR principalement). Le problème est que maintenant la Suisse est piégée avec ses taux négatifs. La Suisse a aussi une inflation qui est principalement importée et créer une mini-récession ne résoudrait pas le problème. Les deux plus grosses monnaies du monde perdent de la valeur chaque jour parce que leurs gouvernements en ont décidé ainsi (QE etc.). Plus personne ne peut lutter là contre et nous sommes dans un monde relatifs et très fortement interconnecté (contrairement à ce que pense l'UDC). Nous achetons les déficit des pays avec lesquels nous commerçons, mais nous n'avons pas les leviers et les pouvoirs de la Chine. Nous sommes piégés avec nos taux négatifs que l'on aurait dû abandonner il y a longtemps en laissent filer doucement le franc Suisse. Les taux négatifs doivent être réservé à des actions à très court terme, mais la BNS (et surtout les lobbys) en ont décidés autrement. Soit on veut lutter contre l'inflation et on remonte les taux, en acceptant de repositionner le CHF là où il devrai être, soit on va subir l'inflation en même temps que la récession. Ce dernier scénario va faire que c'est la classe moyenne et ceux en-dessous qui vont payer les pots cassés... alors que les gros ne seront quasi pas affectés. J'ai de grosses craintes pour les avoir en 2ème pilier... eux qui sont investis sur les marchés (attention au drawdown) et qui ne pourront pas compenser l'inflation !

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