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Les limitations psychologiques propre à l'exercice de la politique

En être conscient ne coûte rien et permet de s'en distancer.

Introduction, motivation

J'ai halluciné en entendant je ne sais plus qui à la télévision, face à Ada Marra, un gars qui ne voulait pas entendre parler de notions de vécu sur le plan humain influençant sa manière de voir les choses en politique. Je suis de l'avis que notre vécu impacte profondément nos choix, nos actes, ce le plus souvent inconsciemment. Au point de trouver l'avis contraire comme celui digne de parfaits imbéciles, suis-je bien obligé d'admettre.

Pour être réélu...

...il s'agit d'être populaire. Pour être populaire, nul besoin de briller particulièrement en terme d'intellect. Pour preuve, hors de la politique, les sujets de marotte de la plupart des influenceurs sur les réseaux sociaux.

Le besoin de se sentir appartenir à un groupe

Frêle petit animal social que l'être humain. Partie importante dans la construction de l'identité à l'adolescence, elle perdure longtemps à l'âge adulte, voire toute la vie durant - en être conscient ne coûte rien et permet de s'en émanciper.

En tension, en dualité avec le point précédent

Il est bon de préciser un peu de vocabulaire autour de quelques notions quant au Moi, au self, toujours un gros chapitre chez les sapiens sapiens, qui plus est concernant le sapiens politicus :^)

  • l'individuation: ce qui fait qu’un individu diffère d’un autre individu. Elle se veut objective et est extrêment difficile à établir de manière exhaustive pour un/chaque individu. Il s'agit d'un concept.
  • l'égo: représentation et conscience que l’on a de soi-même. Elle fait partie du "Moi" en psychanalyse, c'est une notion personnelle, très souvent tacite. On en perçoit quelques contours lors d'une discussion spontanée avec une personne. Contours donnant aproximativement la taille de l'égo, donnant un second sens à ce mot.
  • l'affirmation de soi: capacités et compétences à affirmer ses pensées, désirs et avis dans des interactions sociales. C'est une notion qui est née dans le développement personnel semble-t-il (recherche google) et pour des personnes à l'humeur et/ou l'égo plutôt en dessous d'une sorte de ligne médiane. Mais vous remarquerez qu'elle est relativement bien définie et peut être utilisée de manière plus large. Le débat politique est une affirmation de soi permanente pour ceux qui y prennent part.

Il existe bien quelques dynamiques autour de l'égo et l'affirmation de soi. La première me venant à l'esprit est celle d'une voie d'une endorphine naturelle (une hormone du plaisir), la sérotonine. En effet, parler sur le mode de l'affirmation de soi libère de la sérotonine dans le cerveau. Je l'ai remarqué car prenant un "serotonin reuptake inhibitor" (un antidépresseur) et constatant un fonctionnement typique de cette classe de médicament lorsque je parlais sur le mode de l'affirmation de soi (de moi). La marche à pieds étant l'autre grand mode d'action pour libérer de la sérotonine, en tout cas chez moi.

Donc dans ce cas, assez probablement dans le cas général, parler en affirmation de soi procure du plaisir, une gratification pour le cerveau limbique. Explication scientifique de l'expression populaire "il s'écoute parler".

Je ne prétends pas, même sans faire de politique, n'être jamais tombé moi-même dans ce genre d'écueuil. La "pire" ou la "plus efficace" dynamique autour de l'inflation de l'égo est la combinaison de ne plus être beaucoup remis en question par son entourage, combiné à un reste de névrose (au sens d'Adler) de la jeunesse. C'est une dynamique facilitant la construction d'un petit "bouclier" sur une faiblesse, le plus souvent simplement une insécurité, la plupart du temps celle d'être un enfant, hé oui c'est un marquage que l'on porte parfois toute la vie.

La voie à sens unique

Une fois un "dogme" énoncé (sortir du nucléaire par exemple), l'homme/la femme politique ne modifie généralement pas son point de vue, car risquant de perdre la face aux yeux de ses compères, adversaires et électeurs.

Arrondir les angles...

...en face à face, fondamentalement pour éviter d'en venir aux mains. Cela engendre parfois, souvent, un biais dans la prise de décision, selon le sujet en jeu (cela débouche sur le fameux consensus mou dont on parle souvent en politique suisse).

La dissonance cognitive

Elle est un sujet dont on devrait même nous parler à l'école obligatoire tellement elle est omniprésente dans la psyché humaine, quasiment chaques jours de nos vies. Quasiment est même un terme faible, si vous êtes inséré dans une vie active, par exemple le monde professionnel, c'est entre 3 et 10 fois par jour que sans forcément vous en rendre compte, vous êtes en état de dissonance cognitive. Plus à âge jeune, un peu moins en gagnant de l'expérience.

Et maintenant?

Lisez absolument cette liste de biais cognitif non spécifiques à la pratique politique et disponible sur wikipedia. And be a better (wo)man!

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